Le père noël a offert à mon mari le tome 7 de cette série de BD que je ne connais pas du tout. Enfin, j’ai déjà vu les couvertures dans les rayons des bibliothèques ou librairies mais je ne sais pas du tout de quoi ça parle, le genre, le style graphique… Pour ne pas mourir idiote, j’ai décidé d’emprunter les tomes précédents à la bibliothèque pour découvrir cette série.
Grâce au tome 1, je sais qu’il s’agit de polar avec des personnages anthropomorphique. le héros Blacksad, un chat, est un détective privé. L’intrigue se déroule dans une immense ville américaine où la violence gangrène et gouverne.
Dans ce 1er tome, intitulé quelque part entre les ombres, Blacksad enquête sur la mort d’une ex-amante, actrice star ; à la vie vide et dissolue. Qui l’a tuée ? Notre héros en fait une affaire personnel surtout quand Smirnov le flic est mis sur la touche.
Le scénario est très bon, mais alors les dessins sont sublimes. le style graphique, l’enchainement des cases… Tout est très bien réfléchi, pensé et mis en œuvre. J’ai adoré l’univers de cette BD et le talent des ces auteurs.
Le tome 2 est le meilleur de la série selon mon mari : cela met un peu de pression pour la lecture. Intitulé Artic Nation, comme on peut s’en douter, il y fait froid. Dans ce tome, Blacksad, notre chat détective préféré, a rendez-vous avec sa cliente Miss Grey, institutrice dans une école du quartier The Line, quartier sinistré, gangrené et oublié. Cette femme a foi en l’école pour sauver de vies, et c »est justement ce qu’elle demande à notre héros : retrouver une jeune élève, Kayleigh, dont la disparition n’a pas été signalée officiellement.
Ce nouveau tome aborde le sujet de l’apartheid, de la ségrégation raciale, du ku kux klan, du racisme et de tout ce que cela engendre : misère, violence, mort… Il s’agit une très bonne BD, très bien dessinée, écrite. Dans cette nouvelle histoire, Blacksad rencontre Weekly qui deviendra un personnage secondaire régulier. Il apporte aussi un peu de légèreté et d’humour, dans cet univers sombre.
Le tome 3 intitulé âme rouge évoque plutôt le communisme et la chasse au sorcière menée après la 2nde guerre mondiale aux Etats-unis. Blacksad est devenu garde du corps pour renflouer les caisses vides. C’est ainsi qu’il tombe sur un flyer indiquant que son ancien professeur de fac donne une lecture. Il s’y rend, le rencontre mais la soirée tourne court. Il le retrouve à une autre soirée et réalise qu’il fait partie des 12 apôtres : des intellos et artistes gauchos, qui vivent dans l’idéal d’un monde imaginé. En creusant, il découvre leurs sombres secrets qui les mèneront à leurs pertes.
Nouveau tome excellent : j’apprécie la façon dont les auteurs s’emparent de faits historiques et culturels pour les utiliser en intrigue. J’aime aussi leur création d’héros, ni tout blanc, ni tout noir, pleins de teintes de gris, cette notion d’idéalisme oublié, de rêve gâché, de souhait de rédemption…
Le tome 4, l’enfer le silence, commence sur une citation de Sartre et nous plonge dans l’univers de la Nouvelle Orléans, sa musique, son carnaval, le jazz, les bayous… Cette nouvelle histoire musicale et familiale nous parle d’amitié, de jalousie, de talents, de trahison, de drogues, de prison et de liberté.
Le scénario est extrêmement bien fait, je pense que personne ne peut deviner la fin avant de l’avoir lue. Les dessins sont toujours aussi saisissants : sombre de violence, lumineux de fête. Chaque tome a son ambiance et son histoire, les auteurs prennent du temps pour les sortir mais cela se justifie par leur incroyable talent.
Le tome 5 s’intitule Amarillo et nous conte l’histoire d’un romancier maudit. Depuis qu’il a écrit son 1er livre, couronné de succès, il est persuadé que le mauvais œil est sur lui. Blacksad se trouve 1 petit boulot assez simple : ramener une voiture chez son propriétaire. Mais lui est-il possible de vivre des journées classiques et normales sans arme, bagarre, chantage, manipulation, enquête… ?
Ce tome 5 se déroule dans plusieurs univers, plusieurs villes, avec de nombreux personnages… ce ne fut pas mon préféré. Honnêtement, cela reste une très bonne BD, mais j’ai été un peu plus perdue dans ce tome-là.
Les tomes 6 et 7 sont 2 parties d’un tout : Alors, tout tombe. On y retrouve Blacksad et son célèbre acolyte Weekly. L’histoire commence avec une représentation de « Shakespeare in the Park », qui tourne court. Cette histoire nous plonge dans la ville, ceux qui y ont le pouvoir, officiellement tels les équipes municipales, ou officieusement, tels les syndicats et les gangs.
Du théâtre à l’hôpital, d’un pont aux mines, du journalisme au médecin légiste, tous ces personnages et ces univers se recoupent, dans lesquels Blacksad et Weekly essaient de comprendre ce qui s’y passe, tout en retrouvant des anciens amours. Ces 2 tomes forment un magnifique tout, très bien écrit, dessiné, mené. Difficile pour le lecteur de prédire la fin, ce qui rajoute du plaisir à cette lecture !